Eco-santé dans le socio-écosystème

Les agents pathogènes se transmettent au sein et entre les espèces et les communautés, par des contacts directs, via l’environnement ou par l’intermédiaire d’arthropodes vecteurs. Le territoire de la Zone Atelier Hwange est caractérisé, du fait des contraintes économiques, par de faibles capacités de prévention, de surveillance, de diagnostic, de traitement et de contrôle des maladies animales et humaines. Dans ce contexte, la santé au sein du socio-écosystème est devenue une thématique scientifique importante, un axe d’amélioration des conditions de vie des membres des communautés locales et un facteur important pour la préservation de la biodiversité. Par le maintien d’une forte biodiversité, en particulier de grands mammifères, son réseau hydrique en points d’eau, et sa forte porosité entre compartiment sauvage et anthropisé sans barrière, Hwange est un laboratoire à ciel ouvert pour connaitre les clés de la santé d’un système Humains–Nature fortement connecté. Dans cet axe « éco-santé » (‘Eco-Health’), nous testons le rôle fonctionnel de la biodiversité dans la transmission des pathogènes et développons des méthodes non invasives de suivi des pathogènes (responsables de la fièvre aphteuse et des maladies vectorielles à tiques). Nous cherchons à caractériser les interactions multi-spécifiques et les abondances animales sur le gradient anthropique (recherches communes avec l’axe « Dynamique et Conservation de la Biodiversité ») grâce à des outils classiques en écologie tels que la télémétrie ou les pièges photographiques. Nous combinons des approches d’intelligence artificielle pour caractériser les espèces via un partenariat avec une ONG de conservation régionale, et des approches de sciences participatives en impliquant les éleveurs et leurs savoirs locaux pour la caractérisation des traces d’espèces sauvages évoluant aux interfaces ou encore la création de plateformes numériques d’échanges d’informations pour décrire le déplacement humain et des animaux d’élevage. Un laboratoire de traitement des échantillons en toute sécurité sur le terrain à la station de recherche de la Zone Atelier Hwange a été mis en place. De plus, pour travailler sur le terrain dans des zones reculées, un laboratoire mobile Humains/Nature a été mis en place afin de réaliser des protocoles en éco-épidémiologie en toute autonomie et sécurité et tout en maintenant une chaine du froid des échantillons. La station a également une forte connectivité avec la plate-forme de biologie moléculaire à Harare, mise en place par l’Université du Zimbabwe, les services vétérinaires et le CIRAD.